Thursday, January 5, 2012

Ecrivains et Poètes Libanais en France


Camille Aboussouan
Evelyne Accad
Adonis
Alia Aoun
Yves Bady
Andrée Chédid
Hoda Barakat
Najwa Barakat
Michel Cassir
Hassan al-Chami
Georges Corm
Carole Dagher
Jean-Pierre Dahdah
Jihad Darwiche
Dominique Eddé
Fouad al-Etr
Michel Fani
Ghassan Fawwaz
Yasmine Ghata
Michel Ghazal
Qaysar Ghoussoub
Subhi Habchi
Carlos et Névine al-Hage-Chahine
Nazir Hamad
Manar Hammad
Issam Haydar
Marwan Hoss
Bassem al-Jisr
Gérard Khoury
Nadia Khoury-Dagher
Vénus Khoury-Ghata
Sami Kinge
Amin Maalouf
Issa Makhlouf
Ahmad Mansour
Caroline Mécary
René Nabaa
Roger Nabaa
Jacques Nassif
Antoine Sfeir
Salah Stétié
Marc Yaréd
François Zabbal
Rami Zein

Histoire de l’émigration libanaise en France

Les liens du Liban vers la France se développent dès la fin du XVIIIe siècle, avec la venue en France d'un certain Rachid El-Dahadah, qui fondera une compagnie de chemin de fer à Dinard. Mais c'est surtout la vague de collaborateurs revenus du Levant avec Napoléon à son retour de l'expédition d'Égypte : savants, journalistes, traducteurs. Le commerce franco-libanais et la communauté libanaise en France vont dès lors croître. Des intellectuels libanais arrivent à la fin du XIXe et au début du XXe, qui fondent le Comité Libanais de Paris et aident les délégations libanaises en visite à Paris ; outre ces intellectuels, on trouve aussi des commerçants, des industriels, des membres de professions libérales (médecins). Marseille également a joué un rôle important, ville de transit pour les émigrants transatlantiques (de là la création d'un réseau hôtelier ; le partenariat franco-libanais dans ce domaine existe toujours, comme le montre l'ouverture récente d'un hôtel financé par des capitaux franco-libanais à Bratislava), et fut également une ville d'implantation (les familles Daher, Homssy, Assouad, Hava furent à l'origine de la création de la maison de commerce du Levant à Marseille et ont pris place dans la haute bourgeoisie locale), réaffirmée par des vagues successives, telles que celle de Libanais émigrés en Afrique qui se sont repliés à Marseille à l'époque des indépendances. 

Cette communauté naissante se dote progressivement d'institutions, à Paris et à Marseille : église grecque-catholique Saint-Nicolas-de-Myre à Marseille (1822), église grecque-catholique Saint-Julien-le-Pauvre à Paris (1889 ; la communauté grecque-catholique du grand Paris est passée d'une centaine de personnes au siècle dernier à une dizaine de milliers en 1990), église Notre-Dame-du-Liban à Paris (1915 ; ancienne chapelle de l'école jésuite Sainte-Geneviève reprise par les maronites, qui ont dû lors de la séparation des Églises et de l'État quitter la chapelle du palais du Luxembourg mise à leur disposition en 1893), Foyer franco-libanais (1963 ; rue d'Ulm, foyer fondé par le gouvernement français et le patriarcat maronite autour de l'église Notre-Dame-du-Liban), Maison du Liban à la Cité internationale universitaire, chambre de commerce, office de tourisme... 
Selon le Ministère de l'Intérieur, les Libanais des années 1950 aux années 1970 sont 2500 à 5000, dont une majorité d'étudiants. La force des liens entre la France et le Liban est révélée par la guerre, puisque dès 1976 commence une vague important d'émigrés fuyant la guerre civile. La France est moins présente au Liban, en revanche (ou par conséquent) les Libanais sont beaucoup plus présents parmi les Français ; les relations franco-libanaises sont devenues moins officielles, et plus personnelles. Les estimations sur leur nombre en 1993 varient entre 20 000 et 100 000, vraisemblablement 50 000. Les effectifs de la communauté ont décuplé, au point que certains parlent de Paris comme d'un " Beyrouth-sur-Seine ". 
La France est vue comme un pays d'accueil par excellence par les Libanais, du moins en Europe (car nombre d'entre eux sont allés en Amérique du Nord). Et elle a facilité cette immigration, tant en considération de la tragédie de la guerre civile que grâce à la négociation efficace de la diaspora libanaise avec les autorités. Les Libanais, qui ne peuvent être assimilés ni à d'autres vagues d'immigrants venus pour des raisons différentes, ni à des réfugiés au sens de la Convention de Genève de 1951 qui ne s'applique pas aux guerres civiles, sont soumis à un régime spécifique (qui s'est néanmoins durci après les attentats de 1986). 

- Répartition géographique et démographique des Libanais résidant en France :
Géographiquement, les Libanais sont installés principalement en Île-de-France (48 %), en Provence-Alpes-Côte d'Azur (13 %) et en Rhône-Alpes (10 %). Paris joue un rôle de Beyrouth de substitution par son statut de métropole internationale des affaires ; les Libanais de Paris se répartissent dans les quartiers les plus aisés de l'Ouest (30 % dans le XVIe arrondissement), à l'opposé des autres populations arabophones. L'appartenance confessionnelle révèle une plus grande représentation des communautés les plus anciennement liées à la France en comparaison avec la situation démographique au Liban : 30 à 40 % de maronites, 60 à 65 % de chrétiens. De facto, les structures d'encadrement des Libanais en France sont devenues des lieux privilégiés pour les maronites (foyers de Paris et de Marseille...). 
Les structures associatives sont développées : Union Culturelle Franco-Libanaise, Union Culturelle Libano-Monégasque, Club Libanais de Marseille, Club Franco-Libanais de Nice, Association Culturelle Franco-Libanaise, Comité de Solidarité Franco-Libanais... Une autre caractéristique de l'émigration libanaise en France est sa sélectivité : la proportion d'ouvriers est marginale ; cela reflète que l'émigration en France est choisie par les catégories sociales les plus élevées (qui ont créé en France de nombreuses entreprises de service) d'une part, et aussi des caractéristiques de la population de départ (les Libanais avaient abandonné les travaux manuels pénibles à la main d'œuvre étrangère). 

(source : Les relations franco-libanaises (étude réalisée à Sciences Po en 1997, par M. Baronnet)